Le fonctionnement du traitement par apomorphine | SynergieMed

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Le fonctionnement du traitement par apomorphine

27 janvier 2022

Après avoir présenté ce qu’est l’apomorphine à travers son utilisation, les contre-indications et ses effets indésirables sur le patient, SynergieMed vous propose d’en savoir plus sur son fonctionnement à travers le témoignage de Laurence Nicolas, diététicienne-coordinatrice chez SynergieMed Amiens. L’occasion d’en savoir plus sur la maladie de Parkinson qui joue un rôle important dans le cadre de la dénutrition.

Quel type de patient est concerné par ce traitement ?

Laurence Nicolas : Ce sont des patients atteints de la maladie de Parkinson. Cette dernière est une affection neurologique, liée à la perte ou au dysfonctionnement d’un petit nombre de neurones qui ont un rôle stratégique, principalement dans le contrôle du mouvement. Ces neurones sont localisés dans une structure profonde du cerveau appelée la substance noire et sécrètent de la dopamine qui est un neurotransmetteur. Chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, la quantité de dopamine dans le cerveau est insuffisante, ce qui entraîne des troubles moteurs : tremblement, lenteur des mouvements, raideur musculaire ou rigidité, regard figé, diminution de l’élocution.

En quoi consiste votre rôle en tant que diététicienne-coordinatrice de SynergieMed ?

L.N : Mon rôle est de bien accompagner le malade pour limiter les éventuels problèmes inhérents à la maladie et à ses traitements, comme une perte de poids due à la dénutrition, la constipation ou les troubles de la déglutition. C’est pourquoi l’alimentation chez les patients atteints de la maladie de Parkinson est primordiale. S’installant doucement en marge de la maladie de Parkinson, la dénutrition correspond à un état pathologique dû à un déficit prolongé en apports nutritionnels (protéines, nutriments) en comparaison des besoins de l’organisme.

Comment se présente cette dénutrition chez le patient ?

L.N : Elle se caractérise par une perte de masse musculaire et souvent de masse graisseuse. Les traitements que propose SynergieMed permettent d’agir en compressant le manque de dopamine ou en corrigeant les conséquences de ce manque. Quatre techniques peuvent être mises en place : per os tous les 2 à 3 heures et à des heures fixes, par pompe le matin, le soir ou 24h/24, la solution injectable en stylo apokinon ou encore via la sonde digestive (traitement par pompe duodopa). Ici, les protéines sont indispensables au maintien d’un bon état nutritionnel. Présentes dans la viande, les œufs, le poisson, le lait et les produits laitiers, les protéines végétales (pois chiche ou lentilles) assurent un apport calorique et jouent un rôle dans la construction des tissus musculaires et dans la cicatrisation.

Quels sont les troubles dus à la maladie de Parkinson ?

L.N : Cela se traduit par des nausées, des vomissements, une modification du goût et de l’odorat et par conséquence, une baisse des quantités d’aliments consommés par le patient. Il y a également les dyskinésies qui sont des mouvements involontaires compliquant la manipulation des couverts et des aliments et qui augmentent les besoins caloriques. Les patients peuvent aussi être touchés par les troubles de la salivation et la fatigue qui provoquent des problèmes de déglutition appelés aussi dysphagie.

Que peut-on faire pour remédier à une diminution de l’appétit ?

L.N : Il y a deux types de protéines qui permettent d’aider les patients face à une dénutrition : les protéines animales qui sont les sources principales de notre alimentation : la viande, le poisson, l’œuf, le lait, le fromage et le laitage. Et les protéines végétales présentes dans les légumes secs : les lentilles, les haricots blancs et rouges, du pois chiche, le steak de soja, et les fruits oléagineux comme les noix, les noisettes, les amandes, etc.

D’autres solutions existent ?

L.N : Pour remédier à la diminution de l’appétit, il est possible d’envisager d’avoir une alimentation enrichie en augmentant les apports en protéines et en énergie sans accroître le volume de l’assiette. Les besoins nutritionnels sont ainsi couverts. Pour obtenir cette « assiette enrichie », il faut donc une source de protéines et un ajout de matières grasses. L’apport supplémentaire en protéines favorisera la reconstruction musculaire et augmentera le volume calorique total pour aider le patient à avoir ainsi une alimentation équilibrée et éloigner le risque de dénutrition.