« L’alimentation est différente selon les pathologies des patient.e.s de SynergieMed » | SynergieMed

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« L’alimentation est différente selon les pathologies des patient.e.s de SynergieMed »

6 octobre 2020

Parmi les prestations de soins proposées, SynergieMed propose un service de nutrition au domicile de ses patient.e.s. L’occasion pour Laurence Nicolas, diététicienne nutritionniste-coordinatrice chez SynergieMed Amiens, et Laurie Mény, infirmière-coordinatrice chez SynergieMed Lille, d’évoquer les prestations mises en place.

Deux solutions en cas de dénutrition

Lorsqu’un.e patient.e est dénutri.e et que son alimentation orale (avec ou sans complémentation orale) ne permet plus de répondre aux besoins métaboliques de l’organisme, il est important de mettre en place une alimentation artificielle.

Il existe 2 solutions :

  • La nutrition entérale, apport d’un mélange nutritif directement dans le tube digestif par le biais d’une sonde.
  • La nutrition parentérale, apport d’un mélange nutritif par perfusion intraveineuse en cas d’insuffisance intestinale.

Dans ces 2 situations, il est nécessaire de réaliser un suivi régulier chez le/la patient.e.

Pour quelles raisons mettre en place un suivi ?

Laurence Nicolas/Laurie Mény : La surveillance clinique et biologique du support nutritionnel est indispensable chez un.e patient.e. dénutri.e. qui ne peut plus ou très peu s’alimenter per os (par la bouche). Le suivi permet de vérifier la bonne observance et la bonne tolérance du traitement et permet de faire des propositions d’adaptations éventuelles en fonction des apports/besoins auprès du médecin-prescripteur. Un livret de suivi est laissé au domicile et rempli par les infirmièr.e.s libéra.ux.les et parfois le/la patient.e. Ce suivi est effectué par le/la coordinateur.ice tous les 14 jours mais si besoin il peut être fait tous les 7 jours. Nous proposons des conseils nutritionnels lorsque le/la patient(e) reprend une alimentation per os et que l’on diminue la nutrition artificielle.

Quelles sont les précautions à prendre en compte ?

L.N : Pour la nutrition entérale, le matériel est livré dans un emballage dit propre avant utilisation. Les livraisons sont effectuées tous les 14 jours et le matériel est rangé chez le/la patient.e en fonction de ce qu’il reste et nous procédons à la vérification des dates de péremption. Les poches entamées, non finies, sont jetées en fin de journée, la tubulure est changée tous les jours, et enfin les conseils de rinçage de la sonde d’alimentation sont donnés.

L.M : Pour la nutrition parentérale, les soins doivent être stériles afin d’éviter toute infection de la voie. Pour garantir la sécurité du/de la patient.e à chaque geste réalisé, nous fournissons du matériel stérile et en adéquation avec les recommandations de l’ARS (masque pour le soignant et le/la patient.e, blouse, gants et champs stériles). Chaque branchement ou débranchement de l’alimentation parentérale comporte une phase de rinçage minutieuse et stérile afin de garder la perméabilité de la voie.

Quelles sont les différences de suivi entre la nutrition entérale et la nutrition parentérale ?

L.N/L.M : Les différences entre les deux nutritions se font dans le suivi clinique, le suivi biologique et le compte-rendu car il n’y a pas le même impact puisque dans le cas d’une nutrition parentérale, la moindre infection peut s’avérer très grave pour le/la patient.e.

ENTÉRALE :

Il comprend trois étapes : le suivi clinique, le suivi biologique et le compte-rendu.

1 Suivi biologique : Questions posées aux patient.e.s et avec le relevé du carnet de suivi qui comprennent le poids afin de voir l’évolution et de pouvoir calculer son IMC (Indice de Masse Corporelle), le transit (en fonction, les poches pourront être adaptées en ajoutant ou en retirant des fibres), les ballonnement, les douleurs abdominales, reflux, nausées, vomissements (les poches peuvent être réajustées ainsi que le débit de la pompe régulatrice de débit. Le positionnement lors du passage peut être revu), les apports per os (par la bouche), l’hydratation afin de calculer les apports nutritionnels totaux, l’état de la sonde, le positionnement de la sonde, le point de passage cutané de la sonde ou du bouton de gastrostomie, le rinçage pour vérifier le bon usage de la sonde ainsi que le stockage et la conservation du matériel.

2 Suivi biologique : Ordonnance faite par le médecin référent du/de la patient.e puis nous veillons au renouvellement par le médecin traitant :

– Syndrome de renutrition inapproprié (lors d’une dénutrition importante ou d’un jeûne prolongé), Albumine, pré albumine, CRP.

3 Compte-rendu : Un compte-rendu est fait très régulièrement et envoyé au médecin prescripteur et au médecin traitant : Nous notons tous ce qui a été constaté lors du suivi : observance, tolérance, troubles de la déglutition, proposition d’adaptation éventuelle en fonction des apports/besoins, etc.

PARENTÉRALE :

Des bilans sanguins complets et réguliers permettent de surveiller tous risques infectieux et d’évaluer l’efficacité de la nutrition. Ils sont un élément central de la surveillance. À chaque livraison, il est également important d’assurer le suivi clinique de la nutrition parentérale qui est axée sur :

  • La bonne tolérance du produit. On notera tous les effets secondaires présents (nausées, vomissement, etc.).
  • L’absence de risque infectieux, avec une surveillance quotidienne de la température, de l’aspect du point de ponction par l’infirmière libérale.
  • La bonne efficacité du produit.

On surveille le poids, on quantifie les apports oraux quand ils sont encore possibles afin de voir si les besoins métaboliques du/de la patient.e sont couverts. Un compte-rendu est réalisé à chaque rencontre afin d’informer le médecin prescripteur et le médecin traitant de l’évolution du/de la patient.e.

La nutrition orale est-elle toujours possible ou proscrite ?

L.N : Non, elle peut être proscrite en fonction de la pathologie ou due aux traitements comme la radiothérapie.

Pouvez-vous présenter les aliments à privilégier ?

L.N : Il faut augmenter les apports en protéines et en calories avec modération. Pensez à enrichir les plats : avec du beurre, du gruyère râpé, des jaunes d’œuf, de la crème fraîche, etc. Consommer du lait entier liquide enrichi avec de la poudre de lait (1 cuillère à soupe pour 100 ml), du jus de fruit et du sirop. Ne pas oublier de faire les collations de 10h, 16h et 22h en plus des trois repas de la journée. Lors de ces collations, il est conseillé de consommer du fromage, de la confiture, du laitage au lait entier sucré ou aux fruits, de la crème maison, de la glace, des gâteaux maison, des entremets, du milk-shake, etc. Enfin, il ne faut pas oublier d’adapter la texture des plats en fonction des capacités des patient.e.s : haché, molle, mixée, une texture lisse pour faciliter la déglutition des patient.e.s. L’alimentation sera différente selon les pathologies des patient.e.s. Pour une personne atteinte d’un cancer, la prise d’aliments peut s’avérer complexe et il est donc préférable d’axer sur une alimentation fractionnée et riche en protéines.

Pour aller plus loin avec SynergieMed

SynergieMed propose une assistance technique à domicile et une coordination des acteurs médico-sociaux et des soins afin de faciliter le retour à domicile des patient.e.s. Constitué d’infirmier.e.s coordinateur.ice.s et diététicien.ne.s, SynergieMed a pour but de répondre à la demande croissante des services hospitaliers et des patient.e.s qui souhaitent une continuité personnalisée des soins spécifiques à domicile comme la perfusion (pompe brancher sur une voie veineuse ou en cutané et portable pour que le/la patient.e. puisse se déplacer), les diffuseurs portables (petits ballonnets avec un débit pré-programmé), la nutrition artificielle ainsi que la prise en charge de la douleur.

N’hésitez pas à consulter nos services pour plus d’informations et de détails sur notre programme et les agences selon l’emplacement de votre logement ou celui de votre proche en France.